Poésie

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Je vous propose 2 poèmes d’Octave ROUYET qui était un poète Cheylarois...

 

L’HELVIE*
*Ancien nom du Vivarais à l’époque gallo-romaine.

 

D’un fier sommet, un matin solitaire,
Quand le soleil perçait à l’horizon
J’ai découvert la beauté de la terre
Qui s’éveillait sous un gerbier sans jonc
Les près, les monts, dans une féérie
Se panachaient et de pourpre et de roux
Ainsi j’ai vu, dans sa splendeur, l’Helvie
              Au nom si doux
Qu’on aime encor chez nous.

 

En descendant du géant belvédère
J’ai visité d’Orgnac à Ventadour
Et de Crussol, aux lacs, aux vieux cratères
Le fier pays où j’avais vu le jour.
Voilà pourquoi mon âme s’extasie
Dans l’ambroisie des sapins et de houx
              Au nom si doux
Qu’on aime encor chez nous.

 

Fidèle au sol où dorment nos ancêtres,
J’entends toujours l’harmonieuse voix
Des fleurs, des bois et des muses champêtres
Tout imprégné d’un parfum d’autrefois
Comme le nom d’une mère chérie
Je garde au cœur avec un soin jaloux
Celle qui fut notre aïeule ; l’Helvie
              Au nom si doux
Qu’on aime encor chez nous.

 


 

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LE GRAND GERBIER

 

Sur le bord du plateau merveilleux belvédère
Sans gerbe, le Gerbier s’élance aux feux vermeils
Du matin nettement détaché, solitaire
Comme pour mieux darder ses formes au soleil.

Qu’il est beau le Gerbier, et quel champ pittoresque
Offre à notre regard ce charme indéfini ;
J’y vois du grand Mézenc la masse gigantesque
Monter plus lourdement plus près de l’infini !

Qu’y vois-je par temps clair ? C’est le Mont Blanc immense,
Les pics, le Grau-du-roi, parfois l’illimité,
C’est le Massif Central presqu’un quart de la France,
Et c’est surtout l’espace avec la liberté !

Qu’il est beau le Gerbier, même par temps de brume,
Les brouillards, dominés au loin , ont de grands airs,
Ils moutonnent en flots tout frémissant d’écume
En laissant émerger les sommets les plus fiers !

Et comme s’il n’a pas encor assez de gloire,
Voulant mettre un fleuron de plus à son succès,
De ses flancs rocailleux il fait naître la Loire
Qui tient le plus long cours des beaux fleuves français.

A ses pieds, aux milieux  d’un éden de fleurettes,
On aime à retrouver son chalet accueillant
Et quand dans les près verts on prend des pâquerettes
On goutte la douceur de vivre  en les cueillant.

Aussi lorsque je veux m’évader des tristesses
Que dispense le monde et des gouffres béants,
M’élever pour sentir la fraîcheur des caresses,
Au chaud soleil d’été, du souffle des géants.

Quand je veux m’enivrer des grandes solitudes,
Et faire de ma vie un éternel printemps
Je monte au Gerbier dénué d’inquiétudes
Et je vais respirer l’air de mes vingt ans.

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